Il faut dire toutefois, qu’une
certaine soif intrinsèque de vérité qui transcende les jeux du pouvoir, de
l’avoir et du paraitre est nécessaire pour aspirer sérieusement à cela et y
croire. Je dirais même qu’une quête existentielle profonde est nécessaire
pour choisir délibérément l’alternative de sincérité, de vulnérabilité,
transparence et authenticité et tenir à la réalisation de soi à même le
micmac de la dynamique organisationnelle actuelle. Quelle ambition !
Le terme vulnérabilité fait appel à la
transparence qui est un acte de courage et d'honnêteté permettant de
développer intérieurement le « pouvoir de » à la place du « pouvoir sur »
(Simone Landry /UQAM).
En Management, qui dit pouvoir dit
contrôle, mais le terme contrôle en anglais veut simplement dire maîtrise et
pas nécessairement domination et manipulation ! Voyez-vous ? Le manager
classique est le plus souvent dirigiste et dans cet esprit, la bonne
stratégie relève du « pouvoir sur » qui vise carrément la manipulation tout
à fait ANTINOMIQUE avec la transparence et la vulnérabilité. Il faut le
dire. C'est le secret, l'imprévisibilité et l'obscurantisme qui font marcher
les choses et maintiennent ce pouvoir de stresser l'entourage suffisamment
pour obtenir ce qu'on veut et, vite ! Attention, ce n’est pas une mince
affaire de changer radicalement de logique et de renverser la vapeur. Ce
n’est pas un jeu anodin et l’on ne joue pas impunément avec le feu ni la
très haute tension. C’est par obligation morale que j’évoque l’autre côté de
la médaille et, loin de moi de vous décourager devant un impératif
générationnel qui voit le jour en occident où l’humanité passe à un autre
niveau de conscience.
Le pouvoir de la vulnérabilité et de
la sincérité est bien au contraire le pouvoir de la transparence qui mène au
contrôle de soi, à la maîtrise de soi et à la confiance en soi. Il fait appel
à la CONFIANCE dans son entourage qui répondra avec plus de confiance,
source de connexion intime, d’engagement et « de pouvoir de » réaliser
ensemble et se réaliser.
Le pouvoir de la vulnérabilité, de la
transparence et de l’authenticité est devenu une habileté du leadership
positif et catalyseur qui réussira à engager les gens et mobiliser les
organisations d’avant-garde pour embrasser le vœu de la Génération Y et de
ces citoyens intelligents libres et égaux. Des citoyens du monde qui aiment
collaborer, s’entraider et se respecter tout en jouant ensemble à concevoir,
co-créer et innover.
Ça paraît beau et simple, mais ce
n’est pas facile. En faisant le lien entre vulnérabilité, transparence et
sincérité on fini,t par comprendre parfaitement l'empathie et l'authenticité.
Toutefois, décortiquer un concept mental facilite seulement l’effort d’en
parler. Il s’agit ici de tout un principe d’intelligence émotionnelle à
mettre en pratique pour l’apprendre. L’on ne pourra être empathique et
authentique qu'en pratiquant longtemps et régulièrement cet acte de
courage dans la sincérité, la transparence et la vulnérabilité.
La sincérité n’est pas chose facile
dans un monde individualisé égocentrique, un monde du paraitre de l’avoir et
du pouvoir à tout prix. Il est déjà trop difficile de jouer à cette carte
entre amis et collègues de même niveau dans ce monde cloisonné et
hiérarchique. Essayez-le et vous verrez. Quant à vouloir en faire un
principe de management RH, c’est une autre paire de manches. Mais, en a-t-on
encore le choix devant l’embarras et la médiocrité des vieilles méthodes ?
On est bien tenté d’essayer autre
chose, même une logique inverse. On voudrait bien sincèrement changer
d’approche, mais si l'on est déjà asservi au jeu des agendas cachés qui nous
sollicitent d’en haut, il faudra un double courage pour s'en tirer de la
gamique sans perdre des plumes. Pour jouer
safe, il faudra d’abord réussir l’épreuve en pratiquant l’approche
sur soi, chez soi et dans son cercle immédiat pour ensuite parvenir à
persuader ces ‘supermen’ d’en haut d'une tout autre stratégie de pouvoir.
Gagner la confiance en faisant confiance, tout en stimulant et célébrant
l'excellence de nos meilleurs acteurs est toute une philosophie du vivre
ensemble et une stratégie diamétralement opposée. Il ne suffit pas des vœux
pieux pour se libérer du connu.
De toute évidence, il n’est tout de
même pas facile de transformer l’atmosphère classique d’un champ de
‘manigances’ et de manip en une biosphère d’entraide, symbiose et joyeuse
compétition empreinte de bienveillance. A moins que cette révolution émane
directement du top leadership, il n’y aura probablement que les chiffres
estimatifs des coûts directs et indirects actuellement encourus sous l’effet
des vielles pratiques qui mèneront éventuellement la haute direction à
lâcher prise et vous accorder le bénéfice du doute pour un changement
incertain dont vous serez les seuls garants. Soyez persuasifs.
La sagesse pragmatique engagée nous
avertit qu’on risque bien de se faire des ennemis et même d’y laisser ‘sa
peau’ en optant ouvertement pour la sincérité et l’authenticité. Même si la
haute direction est d’accord, la résistance au changement de certains
gestionnaires vous donnera du fil à retordre. Ne leur donnez pas des armes
contre vous. Agissez avec prudence, mesure et parcimonie.
Une fois cette ‘bataille’ gagnée, on
est prêt à se remettre ouvertement en question pour redevenir soi-même et
commencez à pratiquer publiquement l'acte de courage dans la sincérité, la
transparence et la vulnérabilité, même si cela est carrément à
contre-courant et contre le bon sens traditionnel. Cette pratique du lâcher
prise courageux et déterminé aura des retombées profondes et
transformatrices à moyen terme. Rendu à ce stade, on pourrait sérieusement escompter l'engagement, la
fidélité et le dévouement de son personnel et en faire le créneau d'une
culture d'entreprise qui vibre au diapason de l'heure juste et des
aspirations des nouvelles générations.
Le chemin est long mais attention ! On
ne peut longtemps cohabiter avec les acteurs rigides qui résistent à ce
changement et souhaitent encore revenir à la vielle stratégie du « pouvoir
sur », le pouvoir manipulateur de visées égoïstes et pernicieuses. Il faudra
graduellement se débarrasser de ces agents négatifs et abandonner
l’ambition de les convertir. Car nul n’est plus sourd que celui qui ne
veut pas entendre. C’est n’est que peine perdue.
Autrement dit, durant cette période de
transition, on n’a pas le choix de jouer habilement sur deux cordes :
transparence et authenticité avec les jeunes et les gens honnêtes et engagés
dans cette voie de sagesse et vertu, mais prudence et déception avec les
acteurs récalcitrants qui cachent leur intentisons et déguisent leur
vulnérabilité par obsession de pouvoir manipulateur. Il faut savoir comment
les exclure en douceur en utilisant leurs propres forces contre eux. Ce ne
sera pas une partie de plaisir. Sachez-le.
Cette période de transition est un mal
nécessaire pour un plus grand bien. Une période de gestation et de
renaissance d’une nouvelle philosophie d’affaires et stratégie d’engagement
sociétal confortant le développement authentique de la clientèle interne et
externe. Beau défi, belle aventure !
Ceci est un warninig à la naiveté en écho au message et aux recherches de
Brene-Brown research professor at the
University of Houston